Une fois à l'intérieur, je m'assit par terre, adossée à un mur. Alors, je me laissais aller
à un petit coup de désespoir. Des larmes pointèrent sous mes yeux, et parlèrent sur mes joues sans
que je puisse les retenir. Je pris ma tête dans mes mains et mes genoux.

- Je suis nulle! Je ne sais même pas défendre le collège! ... Qu'est-ce que je fais ici? *renifle* Je ne sers à
rien! Pourquoi est-ce que je suis aussi impuissante! *renifle* ...

Je ne parlais à personne en particulier, je sanglotais dans mon con, oubliant tout le reste, jusqu'à l'élève
qui me regardait.

Je ne répondis pas tout de suite, puis je réalisais qu'on me parlait.
C'était la petite Poesy. Si mignonne que je me sentis obligé de lui
sourire, même si c'était avec un pauvre sourire triste et un peu forcé.
J'écoutai ses paroles. Je n'en comprit pas bien le sens, ni le rapport
avec moi ou elle. Puis elle me demanda pourquoi je pleurais. Je notai
que la petite me tutoyais, étonnant. Je soupirai et daignai lui répondre.

- Une longue histoire... Tu as vu ce qui se passe dehors?
dis-je d'une voix faible et douce, un peu désespérée, tout
en essuyant mes larmes. J'étais gênée de me montrer si
faible devant une élève.

Néanmoins elle m'écouta, et hocha la tête.

- Eh bien...*renifle* eh bien... Tu trouves ça normal qu'une
Professeur ne fasse rien pour l'empêcher. Il y a des Mangemorts
au portes de Poudlard, et je ne fais rien! Les plus grands élèves
et tous les autres Professeurs se battent pour les repousser, les
élèves sont en danger! Je déglutis. Et moi je suis là, et non
là-bas. Je marquai une pause et prit un air plus ferme.
Je devrais déjà y être.

Voyant qu'elle m'écoutait attentivement, et semblait tout
comprendre comme une personne mature, je continuai. Je
me mis devant elle, et la regardai dans les yeux. Elle me
semblait vraiment très mûre et très grave pour son jeune
âge. Comme moi plus petite. Je décidais de tout lui expliquer,
même ma situation délicate et peu honorifique.

Même si je n'ai quasiment aucun pouvoir, surement pas plus
grand que toi, c'est mon rôle. Quand j'ai accepté le poste de
Professeur, j'acceptais aussi de défendre le Collège en cas
d'attaque. C'est très important.

Alors, je me pinçais les lèvres et soudain, me levai.
Prête à partir au parc. Je souris une dernière fois à
Poesy, et posais mes bras sur ses épaules. Un signe de
confiance en quelque sorte. Elle m'avait touché cette
petite... Enfin, j'enlevai mes mains de ses épaules et
la dépassais, pour partir. Je pris ma baguette en main
dès que je l'eut dépassé. Sauf qu'elle me retint le poignet.

Sans que je ne puisse placer un mot, Poesy me parla de sa mère, puis me prit dans ses bras.
Alors, je m'interrogeai sur qui et comment pouvait être sa mère. Pourquoi ne l'avait-elle pas
connue etc. ... Une larme roula sur sa joue. Je ne pus retenir les miennes, qui se remirent à
perler sur mon visage. J'étais trop sensible... Je me penchai et finalement me mis à genou
pour être à sa hauteur, et lui rendit son étreinte. Ses paroles me réconfortèrent, et de la part
d'une élève, je m'y attendais peu, je fus surprise et touchée.

- Merci... Je... Te protéger me suffit alors. ^^ me résignai-je. Tu vaut bien la peine d'être
défendue, même si je devrais être là-bas...

Je souris quand elle changea si facilement de sujet, passant du coq à l'âne.
Mais rien ne servait de se morfondre dans les récents évènement, je n'osais
la retenir. Elle me parla de son frère qu'elle n'avait pas connu. La pauvre!
Moi même j'avais souffert d'une famille qui ne m'avait jamais aimée, ni choyée.
Je m'étais promis que si j'avais des enfants, je serais la meilleure mère possible.
A la place, j'étais devenue Professeur. Les enfants, l'enseignement, c'était ma
vocation. Je rendis à Poesy son tendre sourire et caressai sa joue.

- Moonligh, Moonlight... marmonnai-je pour me rappeler. Ah oui! Lukas?
En 6e année! Je ne connais pas encore tous mes élèves, tu sais! Mais...
Comment se fait-il que tu n'ai pas vécue avec ta famille? m'intéressai-je.
Après je me rendis compte que je lui parlais plus comme une amie de mon
âge que comme une élève. Et puis j'étais trop curieuse de m'intéresser à sa vie,
alors que je ne la connaissais pas, mais ça on peut rien y faire.

Je souris. Que répondra à tant enthousiasme et de joie de vivre?
Décidément, c'était beau les enfants. =) Elle arrivait à rester joyeuse
en dépit de la situation, et de ses paroles pourtant tristes... Être
séparée très jeune de ses parents? Cela devait être terrible, enfin je
pense, quoique moi-même j'aurais bien voulu. Je mis ma main dans
la sienne et, comme si nous étions en train de jouer au jeu de "tu me
dis quelque chose, je t'en dis une autre", je lui révélai ma propre enfance,
dont je ne gardais pas un très bon souvenir.

- Hum moi... Mes parents étaient des sangs-purs. Ça veut tout dire.

Je marquai une pause. Bien que petite en âge, elle était assez grande
et mure mentalement pour comprendre. Tout le monde savait que les
Mangemorts n'étaient pas doux avec leurs enfants. Surtout avec leurs
enfants "indignes", comme moi. Poesy remarqua que j 'employais
l'imparfait pour parler de mes parents, et elle parut surprise.