Je vagabondais dans ma salle commune.
J'avais fabriqué de petits lampions bleus
pour décorer la salle commune, j'espère
que les autres allaient aimer ma petite
déco... D'un coup de baguette je les allumait.
La salle était quasiment vide pour l'instant.
Je m'approchais d'un fauteuil, où étais
assise un première année. Très chou, la
petite! Ce la me fit penser au fait que je
n'avais pas de sœur, et aucune chance d'en
avoir une un jour. Bref, j'allai lui demander
son avis sur ma décoration.

-Salut toi!
lançai-je. Elle
sursauta, surprise.
Je voulais savoir,
comment tu trouves ma
déco là-bas?
demandai-je en lui désignant la
guirlande à l'autre bout de la salle.

Je fus contente de sa réponse,
bien qu'elle me parut assez...
glaciale. Peut-être n'étais-ce
qu'au premier abord. Néanmoins
cela m'intrigua. Je réfléchissais
donc à cette jeune élève dont
je ne connaissait pas le nom.
Je lui disais un bref "Merci"
et repartais vers mon dortoir.
Aussi fus-je étonné qu'elle me
suive. Je me retournais.

- Oui?

Je clignais des yeux, étonnée.
Elle avait pas fini de me surprendre
celle-là. Néanmoins je souris et
lui répondit.

- Luna Lovegood, 6e année. Et toi?

Je lui souris. Sous ses airs glacés, elle semblait
fragile...Je ne savais pas bien pourquoi, mais je
l'aimais bien

-T'inquiète pas, on s'habitue vite à Poudlard.
A part Rogue, les profs ne sont pas trop méchants,
et tu vas te faire très vite pleins d'amies.

Je lui dis ces bonnes paroles alors que moi-même,
je n'avais pas eu ce traitement. J'espérais pour elle
qu'elle aie plus de chance. Cela sembla la rassurer,
à mon plus grand plaisir.

J'allais répliquer fac à la désinvolture
de la petite fille, mais elle commença
un discours. Un discours lucide, mature,
étonnamment réaliste pour son âge.
Ne rêvait-elle pas de projets irréalistes
comme tous les première année? Je me
demandais ce qui avait bien pu la rendre
si mature pour son jeune âge. Je ne cherchai
pas à lui mentir pour la rassurer cette
fois-ci. C'était inutile. Moi même je m'étais
parfois posé ce genre de réflexions philosophiques
sur la valeur de la vie etc....
Je m'agenouillai et lui répondit, en observant
ses yeux qui semblaient au bord des larmes.

- Tu as raison. Parfois la vie ne vaut pas
la peine d'être vécue. Si tout le monde l'acceptait,
il y aurait bien moins de monde sur Terre!
Plus de gens qu'on ne croit veulent un jour
ou l'autre mette fin à leurs jours ce sont les
personnes de leur entourage qui les retiennent.
C'est pourquoi c'est important les amis et les
relations humaines. Seul, on a personne pour nous
retenir...

Plus tard, je m'étonnai de parler de ça, un sujet
de philo, avec une fillette de 11 ans. Mais sur le
coup, je pensais qu'elle était le plus à même à
m'écouter. Tout en parlant, mes yeux dérivaient
dans le vague. A travers le "on", je savais bien que
je parlais de moi, etque j'avais de la chance d'être
encore là pour en parler. Je me tus, troublée par mes
propres paroles. Poesy me regardait toujours, dans les
yeux, et toute tremblante. Je m'alarmais de suite en
le remarquant. Pourquoi m'affolai-je pour cette gamine?
Je ne sais pas vraiment...Peut-être parce qu'elle ressemblait
à la petite sœur que j'ai toujours voulu... Je sortais de mes
réflexions comme quand on se réveille en sursaut d'un
cauchemar.

- Qu'y a-t-il? demandai-je.

Le mot "résister" me fit d'abord penser aux Forces du Mal.
Mais je me doutai que ce n'était pas de cette guerre du Mal
et du Bien qu'elle parlait. Je pris une inspiration et dit:

- Rien n'est du au hasard. Ce qu'on désigne par le hasard, c'est
ce dont on ignore le pourquoi et le comment. Peut-être tes
parents ne voulaient-ils pas de ta naissance...et alors?

Je haussai les épaules. J'étais tout à fait sérieuse. J'eus l'impression
que cela la blessa que je dise cela... Mais je continuai.

Et alors? répétai-je.
Si tu es né, c'est que tu devais naitre, tu devais vivre.
C'est juste la raison qui t'échappe. Mais un jour tu
comprendras. Un jour tu comprendras le sens de
ton existence. Moi je rêve du jour où je comprendrais...
En attendant ce jour, fais attention à toi!

Poesy ne tremblait plus. Je souris et la serra dans mes bras.

- C'est ça, a plus. marmonnai-je
Je sortis de ma rêverie (encore une fois)
et m'aperçut que le temps avait filé.
Il fallait que je me dépêche sinon j'allais
être en retard au cours de Sortilèges!
Pour moi, le temps s'était comme arrêté.
Je ne comprenais toujours pas pourquoi
cette fille que je venais de rencontrer
m'affectait tant... Je la regardais sortir
de notre salle commune en me disant
que j'aimerai bien voir comment elle
serait, plus tard. Puis je pris mes affaires
qui étaient resté posées sur un canapé
et filai.